CaractèreDoux agneau perdu dans les ténèbres, toi qui crains le loup et sa mâchoire de braise, méfie-toi plutôt de la louve qui dans l’ombre tire les ficelles. Créature ambitieuse à l’appétit grandissant, voilà qu’elle attend doucement et sagement son heure pour se saisir de l’âme des faibles dont elle pourrait se repaitre. On lui aurait pourtant donné le bon dieu sans confession, à ce petit bout de femme aux traits de poupée, avec son sourire d’ingénue et ses courbes biblique. On lui aurait donné le bon dieu oui, si ce dernier n’avait pas tant craint pour sa vie le jour ou il l’avait engendré. Succube ténébreuse, dont la soif de pouvoir n’a d’égal que sa beauté flambante, il semblerait que jamais elle ne se fane tant le temps cherche à la fuir.

Maternelle, la mère louve refuse que l’on s’en prenne à sa divine progéniture qu’elle portera sur le trône qu’importe les maux et les crimes commis. Aveuglée par le sentiment qu’ils sont tout puissants, elle ne parvient à ne voir en eux que le funestement superbe héritage qu’elle leur a transmis. Tout comme ses enfants, ses proches sont membres de sa meute et ses alliés sont légions. Mais elle refuse que l’un d’entre eux ne tentent de lui mordre une patte ou ne lui arrache un morceau de son empire ; la matriarche gouverne seule et ne cédera pas même sa royale couronne sur son lit de mort. Si elle peut emporter sa noblesse dans sa tombe elle le fera sans gêne, sinon, elle s’assurera que l’une de ses parfaites têtes blondes soit à même de prendre sa place.

Mais de tous les monstres, elle est aussi sans doute la plus vicieuse. Car la louve cache sa gueule béante sous la peau d’un agneau, d’une petite chose fragile et un peu naïve. Elle incarne la petite poupée que l’on pourrait voir en elle, imposant que l’on se fie aux apparences et que l’on ne se doute pas de sa véritable nature. Aux yeux de tous, elle est cette lady d’un autre temps, un peu étrange mais empli de bonnes manière et faite d’une parfaite éducation.

Caractère de feu et pourtant enseveli sous cet immonde masque de bienfaisance, elle est de ces dames qui refusent de croire que les hommes sont maîtres de l’univers et se persuade en chuchotant qu’un jour les femmes seront à même de gouverner. En attendant elle agit dans l’ombre, manipule les hommes sans crainte de représailles et s’assure une place confortable dans un monde un peu trop instable. Car il faut bien un agneau pour les gouverner tous.