Bienvenue au Paradis Honey
Poison assiste au réveil de Perséphone Après avoir hésité elle décide de la prendre en chargeNouvelle journée en perspective. Le soleil était doucement en train de se lever et emplissait la jolie chambre d’une lumière naturelle parfaitement agréable. Le temps semblait doux, pas un nuage à l’horizon et un ciel magnifique aux teintes rosées et orangées. Une belle journée sur le point de débuter. Poison ouvrit un œil paresseux et langoureux sur un monde encore endormi. Sourire au coin des lèvres, elle s’étira doucement, lascivement, enroulée dans ses draps aux senteurs d’un bouquet de fleurs. Ces yeux vagabondèrent avec malice sur chaque élément qui l’entourait alors que les rayons de lumière venaient réchauffer son épaule nue. Elle se sentait bien là, de si bon matin, alors elle resta allongée un instant, savourant chaque seconde comme si elle pouvait s’en nourrir, s’en délecter. Le calme régnait à l’intérieur et dehors, le son des oiseaux parvenait à peine à ses oreilles, ne lui offrant qu’une bien lointaine mélodie qu’elle pouvait entendre sans subir. Ce monde qu’elle découvrait ce matin-là, il était doux, aussi agréable qu’un nuage, aussi somptueux qu’un rêve.
Mais les rêves prenant fin et Poison étant assoiffée de conquête, elle décida d’y mettre fin. Sans ménagement, elle rejeta brusquement les draps qui couvraient son corps nu pour qu’ils s’envolent comme une nuée d’oiseaux. Elle quitta le confort de son doux et chaud lit, puis, toujours dans la plus belle tenue d’Eve, elle ouvrit ses fenêtres. Qu’importe les voisins voyeurs ou autres incommodités, aujourd’hui elle était une guerrière combative que rien n’arrêterait, elle le sentait jusqu’au plus profond de ses tripes.
Un détour par la salle de bain et une douche agréable plus tard, Poison se retrouva à nouveau dans sa chambre, serviette autour de la poitrine et cheveux humides. Comment s’habiller dans un monde où tout se ressemble ? Elle voulait être la reine, une femme d’exception et cela passait également par une tenue irréprochable. Une robe noire qu’elle agrémenterait plus tard, si elle en trouvait le temps et les accessoires pour. Poison enfila ses sous-vêtements avec un air répugné, se demandant comment elle pouvait être une lady si elle portait les dessous d’une vieille dame, puis elle passa cette fameuse robe. A ses jambes, elle porta des bas, comme toujours, quand bien même il faisait chaud dehors ; elle devait être parfaite et la perfection n’était pas imperfectible pour autant. Elle se coiffa ensuite, s’arrangeant comme elle le pu pour que sa mise en plis soit impressionnante et permette quelques regards sur elle. Puis, la jolie femme sortie de son armoire son arme secrète, très récemment mise au point ; un rouge à lèvres. Il avait été fabriqué à base de cochenilles qu’elle avait trouvé dans ses fleurs pour la couleur, de miel et de beurre pour la texture et de pétales de roses pour l’odeur. Il n’était pas parfait et elle avait eu des difficultés à le créer, mais elle en était particulièrement fière puisqu’elle était la seule femme à posséder des lèvres aussi rouges de tout Amnesya. Avec ça, il était certain qu’elle en ferait tourner des têtes !
Poison se regarda une dernière fois dans un miroir, puis avec un sourire satisfait elle quitta l’étage pour se rendre dans sa cuisine. Pas de petit-déjeuner ; elle n’avait pas eu faim depuis son arrivée ici de toute façon. Elle attrapa simplement un verre d’eau pour s’hydrater la bouche et la gorge, puis elle observa les lieux ; tout était parfaitement rangé ; chaque objet avait, dans cette jolie maison, une place tout à fait précise et ça lui convenait comme ça. Bien qu’elle ne possède pas le moindre tic de propreté, Poison était une dame responsable qui aimait posséder un intérieur bien rangé. Il était, en quelque sorte, à son image.
Lorsque la lady quitta sa coquette demeure, une petite dizaine de minutes plus tard, elle portait à ses pieds la plus belle paire d’escarpins de sa collection -même si en soit ils étaient tous absolument identiques. Son sourire vissé aux lèvres, elle marcha, la tête bien droite, en direction de la mairie. Bien qu’elle n’ait pas vraiment de travail en tant que juge, elle espérait bien y croiser Luck avant la prochaine réunion du conseil afin de stopper Aloïs dans sa course à la suprématie masculine. Elle demeurait secrètement persuadée qu’il avait triché durant ses élections et cherchait le moyen de le prouver afin de faire théâtralement éclater la vérité au grand jour. Elle reprendrait ensuite tout à fait modestement le rôle de maire qui lui était parfaitement dû et Amnesya -et ses femmes- seraient enfin libres de diriger le monde comme elles l’entendaient. Ses lèvres rouges attirèrent le regard de Prudence lorsqu’elle croisa son chemin alors qu’elle passait devant son bar mais elle l’ignora tout bonnement, trop heureuse du petit effet qu’elle faisait.
Poison atteignit finalement la mairie et après avoir monté les marches la menant à l’intérieur avec la dignité et la beauté d’une reine, elle s’engagea dans le grand hall. Ses talons martelant le sol à un rythme régulier, elle souriait toujours lorsque son regard tomba sur une silhouette couchée sur l’un des divans rouges. Une nouvelle créature dans ce monde démoniaque ? Elle s’approcha avec une curiosité à peine feinte et se pencha légèrement pour observer la jeune femme encore endormie. Devait-elle s’en aller et la laisser évoluer seule dans ce nouveau monde ou prendre le temps de se consacrer à elle ? Après un léger soupir, Poison alla s’asseoir sur l’autre divan, attendant que l’autre ne s’éveille. Finalement, en voyant la jeune femme remuer légèrement, elle déclara ; « Bienvenue au Paradis Honey. » Le Paradis ? Certainement pas. Mais Poison possédait un humour assez particulier.