get out of here

fear not when you go | ♪

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Loin, tu es si loin de te douter du réel traumatisme que tu t'apprêtes à vivre d'ici quelques secondes à peine. Oh Caïn... Ta pureté sera mise à rude épreuve, tu n'es clairement pas prêt.

Ta journée a été assez calme bien que pleine de rebondissement. Aujourd'hui, tu as décidé de faire d'un lieu vide ton repère. Lieu où ta créativité pourra vivre sans limite lorsque tu auras fini de tout retaper. Et ce n'est pas une mince affaire... Tu as beau être fort débrouillard, sans souvenir, il est difficile de savoir comment remettre aux normes l'électricité, non ? Mais tu as confiance en toi, tu finiras bien par réussir à ouvrir ton atelier !

Toute la journée, tu as déblayé, trié... La poussière s'était même collée à ton corps grâce à la fine pellicule de sueur qui recouvrait ton corps. Oh, comme il te tardait de rentrer dans ton chez-toi et de prendre une délicieuse douche... En fait, c'est même l'une des premières choses que tu as faite. A peine tu venais de passer le seuil de la porte que tu courrais presque jusque dans cette salle de bain qui ressemble à toutes les autres. Mais c'est la tienne. Il te tarde juste de faire de cet endroit réellement un chez toi.

L'eau brûlante qui ruisselle sur ton corps détend tes muscles fatigués. Tes pensées divaguent rapidement. Oui, tu es content d'avoir fait de ce lieu ton futur atelier. Mais rapidement, c'est un crâne tatoué qui envahit ton esprit. Tu ne penses pas vraiment au souvenir des muscles sous tes doigts, de ces larmes qui faisaient briller ce regard torturé. Non, tu penses surtout à ces paroles. Toi, Créateur de ce monde ? Tu as encore quelques doutes. Tu ne sais pas. Il a peut-être tord. Comme il peut avoir raison. Après tout, si toi-même tu as oublié, qui pourrait le contredire ?

Le moelleux de la serviette sur ta peau te ramène agréablement à la réalité. Tes cheveux gouttent sur ton visage et tes épaules. Tu éponges avec une certaine douceur ton corps. Caïn, tu es si loin d'imagine la scène qui se passe en ce moment même dans ton salon... Toi, tes vêtements de la journée sont pliés sagement et laissés sur le sol pour ne pas les confondre avec du linge propre. En parlant de linge propre, tu devrais te dépêcher d'aller dans ta chambre pour enfiler une de ces tenues trop grises, trop rêches, trop mornes à ton goût. Un dernier coup de serviette dans tes cheveux, un nouage rapide autour du bassin et te voilà sortir de la salle de bain.

C'est une véritable scène digne d'un film d'horreur.
Tu n'as pas entendu, pas même senti cette silhouette cachée dans l'ombre.
Pourtant, lorsqu'il surgit soudainement et que tu vois le monstre massif qui se tient face à toi, bien trop peu vêtu à tes yeux, tu ne peux t'en empêcher. « Je peux savoir ce que vous faites chez moi ?! » Tu n'entends qu'à moitié sa voix qui gronde sur toi. Comment pourrais-tu l'entendre alors que tu pousses un cri d'effroi bien trop dans les aiguës. Tu as reculé d'un bon mètre, ayant croisé tes bras sur ton torse par réflexe. « CHEZ VOUS ?! » Tu as répété non sans continuer de crier. Un mélange de peur bleue, de gêne réelle et d'une colère soudaine. Tes yeux clairs glissent sur ce corps. Décidément, tu as le chic pour tomber nez à nez sur des hommes entièrement tatoués... Cependant, sa tenue est trop légère à ton goût. De violentes rougeurs viennent chauffer tes joues et tes oreilles.

Clairement,
tu paniques.

« C-C'EST CHEZ M-MOI ICI ! » Tes joues ne perdent pas de leur couleur alors que tes sourcils se froncent. Tes yeux deviennent bien plus sombres. Malgré tout, tu ne ressembles pas vraiment à un être fragile et mignon lorsqu'il est gêné. Non, la colère qui gronde trop facilement en toi te tord un peu le visage. Oh mais, de toute façon, tu n'as aucune chance face à ce mastodonte de muscles... « BORDEL ! Mais vous vous trimballez souvent à moitié nu chez les autres ?! » Avais-tu oublié d'éteindre le chauffage en partant ce matin...?

(c) oxymort